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Article rédigé et publié par Infirmiers.com le 8 Avril 2021.
Cette première semaine d'avril, les infirmiers libéraux, à l'instar de cinq autres professions de santé, ont été appelés à élire, par voie électronique, leurs représentants aux unions régionales des professionnels de santé (URPS). Focus sur les résultats obtenus par les quatre listes de candidats, lesquels déterminent dans chaque région le nombre de sièges dont les syndicats disposeront au sein de chaque URPS et… permettent également de mesurer l'audience de chacun d'entre eux. Victoire…
Près de 365 000 professionnels de santé libéraux1 – dont 95 168 infirmiers libéraux inscrits à l'Ordre, exerçant à titre principal dans la région de l'URPS et dans le régime conventionnel2 – étaient invités du 31 mars au 7 avril midi, à élire leurs représentants au sein des unions régionales des professionnels de santé (URPS) pour une mandature de cinq ans. Un scrutin 2021 qui pour la première fois s'est déroulé par voie dématérialisée.
Des URPS pour quoi faire ?
Rappelons que les URPS – une par région, soit treize dans l'Hexagone et quatre dans les Drom – existent depuis 2010. Issues de la loi "Hôpital, Patients, Santé et territoires" (HPST promulguée en 2009), elles contribuent à l'organisation de l'offre de soins régionale dans les différents territoires.
Financées par les cotisations annuelles des professionnels libéraux de santé (via l'Urssaf), elles sont ainsi censées être les interlocuteurs privilégiés des agences régionales de santé dans plusieurs domaines : participation à l'élaboration et à la mise en œuvre du projet régional de santé, organisation de l'offre de soins régionale, conditions d'exercice professionnel (notamment permanence des soins, continuité des soins et nouveaux modes d'exercice), développement d'actions de prévention et d'éducation thérapeutique, gestion des crises sanitaires comme on a pu le voir cette dernière année avec la Covid-19 ainsi que formation continue.
Leurs missions sont définies par l'article R.4031-2 du code de la santé publique
Rappelons que les URPS – une par région, soit treize dans l'Hexagone et quatre dans les Drom – existent depuis 2010. Issues de la loi "Hôpital, Patients, Santé et territoires" (HPST promulguée en 2009), elles contribuent à l'organisation de l'offre de soins régionale dans les différents territoires.
Financées par les cotisations annuelles des professionnels libéraux de santé (via l'Urssaf), elles sont ainsi censées être les interlocuteurs privilégiés des agences régionales de santé dans plusieurs domaines : participation à l'élaboration et à la mise en œuvre du projet régional de santé, organisation de l'offre de soins régionale, conditions d'exercice professionnel (notamment permanence des soins, continuité des soins et nouveaux modes d'exercice), développement d'actions de prévention et d'éducation thérapeutique, gestion des crises sanitaires comme on a pu le voir cette dernière année avec la Covid-19 ainsi que formation continue.
Leurs missions sont définies par l'article R.4031-2 du code de la santé publique
Quatre syndicats infirmiers en lice
En ce qui concerne la profession infirmière, quatre syndicats étaient en lice : la Fédération nationale des infirmiers (FNI), le Syndicat national des infirmières et infirmiers (Sniil), Convergence Infirmière (CI), enfin Infin'idels. Ce "petit nouveau" dans le paysage syndical du secteur infirmier libéral était par ailleurs soutenu par l'Organisation nationale des syndicats d'infirmiers libéraux (Onsil) qui ne présentait pas de liste lors de cette élection.
Résultats
À l'issue d'une semaine de vote électronique, le verdict des urnes donne la victoire à la FNI qui remporte 42,4 % des suffrages exprimés (7 868 sur 18 555), soit une progression de plus 5,45 points par rapport au scrutin de 2016. Celle-ci reste donc la première organisation professionnelle représentative des infirmiers libéraux conventionnés et conforte un peu plus sa place de leader. Suivent ensuite le Sniil avec 25,4 % qui affiche néanmoins une baisse de près de 10 points, puis Convergence Infirmière avec 23,23 %, en progression de +4,75 %. Enfin, Infin'Idels, syndicat des infirmiers libéraux obtient 8,96 % des suffrages exprimés, soit sensiblement la même chose que l'Onsil en 2016.
C'est la victoire de la raison. Nous avons fait une campagne "propre" et surtout collective avec un slogan qui a fait sens : "Mon métier, mes valeurs, mon avenir"
, commente Daniel Guillerm, le président de la FNI. Pour sa part, le Sniil, sans nier son recul
, prend acte de [la] désaffection du corps électoral et s'interroge sur le message que les infirmières et infirmiers libéraux ont ainsi voulu faire passer
. Il garde encore la majorité absolue en nombre de sièges dans 4 régions
et continue de s'imposer lors de ces élections URPS 2021 comme le 2e syndicat infirmier libéral de France
précise-t-il dans un communiqué. Du côté de CI, Ghislaine Sicre, sa présidente, pointe une progression
mais reste très humble
compte tenu du fait que c'est surtout l'abstention qui arrive en tête
ce qui amène à une certaine réflexion
. Quant au syndicat Infin'Idels, son porte-parole Laurent Kerfyser, Idel en Centre-Val de Loire, se dit fier d'avoir obtenu 17 sièges pour une première participation
, remercie les 1663 Idel qui [leur] ont fait confiance
et entend bien continuer à œuvrer pour la profession ces prochaines années
.
Pour rappel, les résultats obtenus par les listes de candidats déterminent dans chaque région le nombre de sièges (variable selon le nombre d'Idel conventionnés en exercice, soit de 6 à 24 selon les régions) dont les syndicats d’infirmiers disposeront au sein de l’assemblée de l’URPS. Au total, 297 sièges étaient à pourvoir : 136 ont été attribués à la FNI (contre 107 en 2016), 82 au Sniil (contre 101 en 2016), 62 à CI (contre 46 en 2016) et 17 à Infin'Idels. Aujourd'hui, la FNI a la majorité absolue dans 6 URPS (Bretagne, Ile-de-France, Centre-Val de Loire, Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Guadeloupe) et est en tête dans 4 autres (Hauts-de-France, Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes). Le Sniil, qui mène dans 4 URPS (Normandie, Pays de la Loire, Martinique, Guyane – Océan Indien à égalité avec la FNI), entend s'engager à travailler dans les régions où il est majoritaire avec les autres organisations syndicales
. Quant à Convergence infirmière, le syndicat est devant dans 2 autres URPS (Paca et Corse). D'ici le 31 mai prochain se tiendra donc le second tour de ces élections, avec des assemblées d'élus qui vont se tenir pour élire un bureau en vue de la gouvernance des régions. Si jeu politique il y a, la FNI n'ira pas vers le populisme
et œuvrera dans l'intérêt du plus grand nombre de la profession
précise Daniel Guillerm.
À noter que ces résultats contribuent par ailleurs à déterminer le caractère représentatif des syndicats infirmiers au niveau national lesquels sont habilités à négocier des accords conventionnels avec l'Assurance maladie.
Un taux de participation en baisse
Reste qu'avec un taux de participation de 19,83 %, en retrait de 3,46 points par rapport au scrutin précédent, on ne peut pas dire que ces élections aient captivé les foules. Le Sniil pointe ainsi une abstention record et historique de 80,17%
alors même que la profession infirmière se révèle le collège électoral le plus nombreux de toutes ces élections
et que les autres professionnels votaient davantage, voire beaucoup plus
. Certes, la participation n'est pas extraordinaire
. Néanmoins, la baisse est nettement moindre que chez les médecins et les pharmaciens
tempère Daniel Guillerm. Les médecins libéraux tout comme les pharmaciens affichent en effet des participations en retrait respectivement de près de 17% et 12 %. Le nouveau mode de scrutin plus compliqué et dans un délai assez court
, conjugué à des listes électorales pas toutes actualisées
et au contexte sanitaire défavorable
expliquent pour Ghislaine Sicre en partie ce faible taux de participation. Un problème de listes non à jour aussi mis en relief par le syndicat Infin'Idels.
Notes
- Médecins – généralistes et spécialistes ayant chacun leur collège –, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, masseurs-kinésithérapeutes et orthophonistes
- Les retraités, les remplaçants, les professionnels ne disposant que d'un cabinet secondaire, ceux ayant explicitement refusé le régime conventionnel ainsi que ceux étant sous le coup d'une interdiction d'exercer étaient ainsi exclus du vote
Danielle Julié
Journaliste santé
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