Lorsqu’on cherche quel logiciel de gestion infirmier prendre, il y a plusieurs éléments à prendre en compte afin de faire le meilleur choix. Une des choses indispensable, à mon avis, est de se pencher sur la manière dont le logiciel va gérer la cotation des actes complexes et multiples.
En effet, la NGAP est à l’image de la langue française: avec des règles strictes et surtout pleine d’exceptions.
Un bon logiciel infirmier doit savoir jongler avec toutes ces règles de calculs savants, et ce en toute transparence pour l’utilisateur, qui lui, bien fatigué de sa journée sur le terrain, a envie de tout sauf de se prendre la tête.
Vous allez me dire: « oui mais c’est quoi un logiciel qui gère les actes multiples en toute transparence? »
C’est assez simple:
1/ CROISER LES ORDONNANCES :
Tout d’abord, il me semble important que le logiciel puisse croiser les informations et prendre en comptes plusieurs ordonnances en cours, et ce quelque soit la date de début des soins de chaque ordonnance.
Cas concret: Me Piqure, 93 ans tombe malade, une pyélonéphrite la cloue au lit. La famille vous appelle pour des injections intra musculaires d’antibiotiques 1 fois par jour pendant 7 jours. Vous commencez les soins le 7 septembre. Le 9, sont état se dégrade, Me Piqure refuse l’hospitalisation, elle a du mal à respirer. Le médecin découvre que le coeur et les poumons sont atteints, la famille est prévenue qu’il s’agit désormais d’un accompagnement de fin de vie. On met en place une oxygénothérapie, ainsi qu’une perfusion d’hydratation en sous cutanée sur 24h tout en continuant les IM d’antibiotiques. Le 11, le médecin est de nouveau appelé, Me Piqure a très mal. Il met en place des injections sous cutanées de morphine 3 fois par jour. |
Dans ce cas concret, il y a 3 ordonnances à 3 dates différentes. Un bon logiciel doit être capable d’adapter seul la cotation en fonction des jours. En effet le 7 septembre les cotations seront différentes de celles du 9 et du 11. Plus le logiciel sera performant, moins vous aurez à intervenir sur le calcul des actes.
Voici les cotations que le logiciel doit calculer:
Les 7 et 8 septembre:
AMI 1 + IFD + MAU
Les 9 et 10 septembre:
AMI 14 + AMI1/2 + IFD + MCI
à partir du 11 septembre:
8h AMI 1 + IFD + MCI
13h AMI 1 + IFD + MCI
19h AMI 14 + AMI1/2 + IFD + MCI
On voit bien ici qu’à partir du 9 septembre, le logiciel doit passer les IM en demi et ajouter les cotations MCI et IFD une seule fois par passage, et non pour chaque acte, et retirer la MAU qui ne se cumule pas avec la MCI. A compter du 11 septembre, même topo, sachant qu’une des injections du soir doit être gratuite. Cela me semble important à préciser car encore trop de logiciels contraignent l’utilisateur à faire des corrections manuelles sur ce genre de dossier…
Vous devez donc ainsi pouvoir créer autant de dossiers que vous avez d’ordonnances, et laisser le logiciel s’occuper du reste. Pour reprendre l’exemple ci-dessus, il y a 3 dossiers à créer, l’utilisateur ne devrait avoir qu’à faire attention à la cotation de l’acte et à l’heure de passage. Le logiciel doit savoir recouper les informations et vous sortir la bonne cotation sans aucune autre intervention de votre part. Cela représente un gain de temps et d’énergie énorme !
2/ DIFFERENCIER CHAQUE TYPE D’ACTE :
Le logiciel doit aussi être capable d’analyser les différents types d’actes et d’appliquer les cotations et règles de calculs appropriés. Par exemple en fonction de l’origine de la cotation AMI 4, le logiciel doit appliquer ou non la MCI. De même si vous effectuez une perfusion de plus d’une heure sans surveillance continue chez un patient cancéreux, vous ne pourrez compter qu’un forfait AMI 15 par jour (éventuellement un deuxième forfait s’il existe deux voies d’abord), contrairement à la prise en charge d’un patient atteint de mucoviscidose.
Cas concrets: > retrait de 15 agrafes comprenant le pansement = AMI 4 (cet acte ne fait pas partie de l’article 3 du chapitre 1 de la NGAP donc la MCI n’est pas applicable.) > pansement de fistule digestive = AMI 4 + MCI. > 3 perfusions de 3h sans surveillance continue tous les jours chez un patient cancéreux: AMI 15 / jour (+ les changements de flacons) > 3 perfusions d’antibiotiques par jour chez un patient atteint de mucoviscidose = AMI 15 X 3 /jour. |
3/ APPLIQUER L’ARTICLE 11b SEULEMENT QUAND CELA EST NECESSAIRE :
L’article 11b, rappelons le, c’est celui que nous préférons tous, l’article qui permet de faire des offres promotionnelles tous les jours, l’article grâce auquel nous pouvons facturer le second acte à la moitié de sa valeur, et offrir le troisième acte. Mais d’accord ou pas, nous avons tous lu, approuvé et signé la NGAP lors de notre installation en libéral, en échange de notre conventionnement. Donc aujourd’hui fini de râler… revenons à notre super logiciel… Il y a heureusement des exceptions en notre faveur, par exemple en ce qui concerne les diabétiques ou les perfusions, alors faites attention à ce que votre logiciel sache gérer seul les différents cas de figure. Au moins vous aurez à mettre votre nez dans les calculs, au mieux ce sera, car rappelons le, cela représente une perte de temps et d’énergie pour l’utilisateur. .
Cas concrets:
> Me Seringue a besoin de: la cotation sera: |
> Mr Malenpoint a besoin de: Surveillance de glycémie capillaire 3/j SC insuline rapide 3/j (M/M/S) SC insuline lente 1/J (le soir) Pansement de mal perforant tous les 2 jours. (le matin) Nutrition entérale 1/j (le matin)la cotation sera Matin: (AMI 1 + AMI 1 + AMI 4 + MCI ) + AMI 3/2 + IFD les jours où vous lui ferez le pansement MAIS (AMI 1 + AMI 1) / 2 + AMI 3 + IFD les autres jours Midi: AMI 1 + AMI 1 + IFD Soir: AMI 1 + AMI 1 + AMI 1 + IFD |
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