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Article rédigé et publié par Actusoins le 26 Novembre 2018.
Seul infirmier libéral au milieu d’une équipe de formateurs infirmiers dans une entreprise experte en management médical sur l’événementiel, Gilles Chollet revient sur le rôle que pourraient jouer les IDEL dans les situations d’exception.
Quand en 2002, Gilles Chollet, alors infirmier dans le secteur de l’urgence, rejoint, pour une mission temporaire, Isma (International Service Medical Assistance), il n’imagine pas qu’il y sera toujours seize ans après. Pourtant, en parallèle de son cabinet en libéral et de gardes lors d’événements, il y exerce aussi sur le long cours en coordonnant l’entité de formation en collaboration avec un médecin manager. A ses yeux, « son parcours en médecine d’urgence » a été déterminant. Il le reconnaît : « c’est une activité spécifique qui nécessite un certain niveau de compétences et de pratique pour être efficient dans les soins ».
La formation dont il a la charge s’adresse aux infirmières hospitalières, soumises tous les quatre ans aux obligations de formation régies par l’Attestation de formation aux gestes de soins d’urgence (AFGSU). Mais il espère que dans le futur, les IDEL pourront eux aussi être formés à l’urgence. Le 8 novembre dernier, l’AFCOPIL (formation experte des soins à domicile) co-organisait justement une journée scientifique sur la place de l’infirmier libéral dans les situations d’exception, où Gilles Chollet intervenait. Pour l’instant « nous ne sommes pas reconnus comme des acteurs de terrain en cas de situation de crise. Nous n’avons donc ni la capacité à compléter un dispositif existant, ni les outils pour informer la population de l’organisation des plans de secours ».
Ce constat, assez largement partagé, donne actuellement lieu à la structuration d’un comité scientifique, qui sera à terme composé d’une petite dizaines d’experts (médecin urgentiste, anesthésiste-réanimateur, infirmier libéral…) Ensemble, ils ont vocation à proposer, si tout va bien d’ici 2020, avec une année 2019 dédiée à l’expérimentation, une formation à destination des IDEL. « En retravaillant le contenu et en redéveloppant les modèles, nous aimerions la rendre accessible aux infirmières libérales pour répondre à leurs problématiques d’urgence au quotidien, au domicile des patients », explique-t-il.
Car les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec 116000 praticiens sur le territoire, « la probabilité pour un.e IDEL d’être impliqué.e dans une situation d’urgence est relativement importante ».
Alors, « positionnés comme des maillons potentiels en capacité à répondre à ce besoin », les IDEL doivent désormais trouver leur place dans des schémas de secours (attentats, catastrophes naturelles…) « Nous n’avons pas vocation à se substituer ni aux Blancs, ni aux Rouges, mais nous pourrions être un intermédiaire pour renforcer la réponse d’urgence, en fonction des territoires, des risques, des besoins, et en atténuant les mécaniques corporatistes pour rendre la réponse globale plus réactive », estime-t-il.
A ce titre, l’expérience d’Isma est exemplaire. « Lors de concerts, en binôme infirmier-médecin nous pouvons voir 250 patients en cinq heures, avec seulement deux ou trois cas vus ensemble. Le reste du temps, uniquement quand cela sort de mon champs de compétences, le médecin prend le relais, et inversement, en parfaite compréhension du métier de l’un et de l’autre ».
Il en est persuadé, « avec les bons outils et les bons volets de formation, chaque infirmière libérale peut devenir dans son secteur l’émetteur d’un message (prévention, passer des informations sur les patients aux PC de commandement, travail de résilience auprès des populations) et qu’on peut couvrir plus largement le territoire, autant dans la préparation qu’au moment d’une intervention ».
Delphine Bauer